Salta : Un jour pour rien a Salta
Extraits de mon carnet de route :
le : mardi 13 mai
trajet : Cafayate - Salta
distance parcourue : 192 km
Célina va directement à Tilcara, moi je m'offre une pose forcée à Salta pour expédier un colis en France avec mon excédent de bagages car mon sac, après deux mois et demi de voyage, approche les 30 kg...
Expédier un colis : n'est pas une mince affaire... en effet, il faut trouver une ville suffisamment importante pour qu'à la poste principale, il y ait un bureau de la douane... ensuite, il faut juste savoir que ce bureau est ouvert de 9h à 12h... bon me voilà bon pour revenir demain matin et retarder un peu mon départ pour Pumamarca... En attendant, je vais essayer de trouver un carton et le matériel nécessaire pour faire mon paquet. En effet, la poste (correo) argentine ne dispose de colis que pour le service express (3 à 4 jours pour la france certes, mais à un tarif prohibitif...). Pour ma part, j'ai choisi le plus économique, à savoir 1 à 3 mois en bateau... mais je dois faire mon colis tout seul, sans le fermer pour que la douane puisse vérifier le contenu demain...
Je file donc dénicher un carton de ramette de papiers dans une boutique un peu plus loin, achète du scotche et du papier kraft... un passage au marché me permet d'acheter quelques maté et de l'herbe à maté (vous sentez venir la séance découverte à mon retour en france... vous avez raison... réservez vos places, y'en aura pas pour tout le monde !) au tarif local et non pas celui des boutiques à touristes...
Auberge Israéli : en débarquant au terminal de bus ce matin, je me suis fait (comme à chaque fois ici) accosté par un rabatteur d'une auberge... il s'agit de "Backpakers hostelling International", des dortoirs pas trop cher et le transfert gratuit, c'est parti... Me voici donc sans le savoir embarqué dans un fief israélien. En effet, plusieurs israéliens se sont installés à Salta et on monté cette auberge, taxis... Moi qui depuis quelques temps avait tendance à pester contre des groupes d'israéliens en vacances, me voici servi... Bah ! c'est l'occasion d'en parler avec eux après tout... En effet, à plusieurs reprise, j'ai senti quelques tensions (guerre en Irak et position française oblige) et j'ai, je dois bien l'avoué aussi, quelques difficultés à comprendre ces jeunes israéliens qui voyagent toujours en groupe de 3 à 6, ne faisant pas l'effort de parler espagnol et bien souvent très bruyant, faisant la fête toute la nuit et dormant le jour... L'explication je vais l'avoir...
Après m'avoir dit que c'est parce qu' "il n'y a pas assez de place dans notre pays. Pendant qu'ils y en a dans les apparts, on envoie d'autres à l'étranger... à tour de rôle"... Ismaël, me dira tout simplement que les jeunes israéliens après avoir fait leur service militaire obligatoire de 3 ans, très souvent éprouvent le besoin de prendre l'air, de faire la fête, en un mot de se lâcher... mais, chez les autres... car en Israël, c'est pas forcement bien vu... Et si très peu d'entre eux font l'effort de communiquer avec les locaux c'est tout simplement parce qu'ils ne sont pas là pour cela... La fête, la fête, profiter de sa jeunesse... En général, ils maîtrisent l'anglais et ça suffit pour voyager. "Voyager" me dit-il, "pas découvrir ou chercher à comprendre", précise t-il en souriant...
Je lui explique alors mon projet et ma façon de voyager. "Tu es bien français toi ! y'a qu'un européen pour faire cela..." me dit-il...
