Xien Kok : Flot de touristes à la frontière Laotienne

Nous traversons le Mékong au milieu d'une nuée de touristes, étiquettes collées sur les vêtements pour êtres reconnus par leur agence et tour-opérateur...

Extraits de mon carnet de route :
le : mercredi 14 janvier 2004
trajet : Chiang Khong - Houai Xai
distance parcourue : 2 Km
Nous traversons le Mékong au milieu d'une nuée de touristes, étiquettes collées sur les vêtements pour êtres reconnus par leur agence et tour-opérateur... ils filent bon train, bien drivés, pour ne pas rater le bateau les amenant d'un bloc, en 2 jours à Louang Prabang...
A quand les étiquettes codes à barre ? 8h : nous attendons dans une file de touristes l'ouverture du poste frontière sur le Mékong entre Chiang Khong en Thaïlande et Houai Xai au Laos. La file d'attente s'allonge à chaque minute qui passe. Plusieurs guides encadrent tout ce petit monde et distribuent les formulaires du service d'immigration. Beaucoup de touristes viennent directement de Chiang Mai et ont pris un forfait complet pour Luang Prabang : transport, guesthouse en Thaïlande puis descente du Mékong sur 2 jours au Laos.
On trouve un peu de toutes les nationalités, mais ils ont tous un point commun. En effet, ils se baladent avec un ou deux stickers collés sur la poitrine pour les identifier en fonction du type de bateau qu'ils doivent prendre : "slow boat" et "speed boat"... il ne manque plus qu'un code à barre !! Je savais déjà que cette descente du Mékong était une autoroute à touristes, mais alors là on atteint le paroxysme... Les formalités administratives à la frontière sont rapides. Des bateaux attendent pour la traversée du Mékong. Et le cirque recommence de l'autre côté...
Nous sommes canalisés par les guides Laotiens. Ils essaient même de faire 2 files distinctes à l'immigration car les "slow boat" doivent passer vite, un voyage plus long les attend... J'en remets un à sa place lorsqu'il demande à "ses touristes" de passer devant moi pour gagner du temps : il m'a pris pour un "speed boat" !! Je lui explique que je voyage par mes propres moyens...
Et ça continue... l'agence Laotienne a installé une table dans la rue pour gérer son troupeau de touristes et récupérer les brebis égarées. Ils veulent à tous pris savoir où nous allons. Ils veulent à tout pris nous remettre dans le droit chemin... Finalement devant notre insistance, ils nous jurent par leur grand dieu qu'il est uniquement possible d'obtenir un ticket de bateau par leur intermédiaire. Les chauffeurs de tuck-tuck et taxis s'y mettent aussi de leurs bons conseils pour touristes assistés et crédules. On nous annonce des tarifs exorbitants : dix fois le prix réservé normalement aux touristes (nous nous étions un peu renseignés)... Les premiers contacts avec le Laos sont donc plutôt décevants dans ce contexte...
Pause-café donc ! En effet, je commence à avoir l'habitude de ce genre de comportements auprès des postes frontières (ce n'est pas spécifique au Laos), et dans ce cas-là, la meilleure chose à faire, c'est encore de se poser un peu en retrait et d'essayer de s'arranger, loin de cet entonnoir... J'embarque donc Martin qui découvre ahuri tout cela, et nous allons prendre notre petit déjeuné plus loin. Nous découvrons les baguettes Laotiennes et rencontrons à la terrasse, Yo une Belge elle aussi décidée à passer en dehors du circuit traditionnel.
Guides et chauffeurs nous regardent toujours du coin de l'oeil. Il ne nous reste plus qu'à nous dépêtrer de ces pots de colles et trouver une route alternative...