Mines : A 4 ans, je travaille tous les jours
Rencontre sur le Cerro Rico avec ces jeunes enfants qui vendent des pierres aux touristes...
Rencontre sur le Cerro Rico avec ces jeunes enfants qui vendent des pierres aux touristes...
Johnny vient vers moi avec sa petite caisse en bois, "piedras, piedras..." me dit-il. Oui j'ai vu, et je connais bien... car ce n'est pas la première fois que je viens aux mines et à chaque fois ce même rituel : les enfants accourent vers les touristes avec leur petite caisse en bois chargée de quelques pierres. Le temps d'expliquer pourquoi je suis là et pourquoi je ne vais pas lui en acheter, me voici entouré d'une troupe d'enfants, chacun usant d'arguments (fort pertinents d'ailleurs) pour me vendre sa pierre... de fin négociateurs à 8 ans...
Les 8 - 12 ans sont en fait ceux que l'on retrouve pour ce travail...
Heureusement Johnny fait partie des quelques rares exceptions. En fait, il suit sont grand frère vendeur qui pour la peine doit aussi le surveiller (on est en pleine montagne abrupte au milieu de 120 mines sans la moindre sécurité)...
Mais c'est sur, il sera vendeur dans quelques années, rien qu'à voir ses jeux actuels : il joue avec un marteaux, à casser des pierres devant l'entrée de la mine, que jouxte sa maison !
"Je vends les pierres pour me payer à manger avant d'aller à l'école". Il est 11h30, il n'a rien dans le ventre et a vendu pour 1,5 b aujourd'hui ; pas encore assez pour acheter une soupe... "et ce soir après l'école (18 h) je vais aider mon grand frère à charger des sacs dans la mine avant de rentrer à la maison - samedi et dimanche je l'aide plus longtemps..." me dit Guillermo.
Des petits pros qui connaissent les noms des pierres en anglais... vont ainsi parcourir le "Cerro Rico" (en sandales !) à la recherche des groupes de touristes avec les agences... exposés aux poussières minérales toxique en permanence, parcourant la montagne par les chemins les plus courts (complètement abrupte - mes fesses se souviennent encore lorsque j'ai essayé de les suivre - sans plus de mal, merci)...
ils passent ainsi en général une demi journée et vont à l'école ensuite... Les plus grands vous proposent aussi de visiter "leur mine" pour quelques bolivianos comme Freddy.
"Mais ils ne savent pas bien compter" me dit un touriste... En effet, si le prix de base est d'un boliviano (0,1 euro), il n'est pas rare qu'ils cèdent leurs pierres aux touristes pour 0,5 b (honte aux touristes en passant pour ce type de négociation)... peut être simplement qu'il vaut mieux pour eux rentrer à la maison avec 0,5 b qu'avec rien du tout...
Au mieux donc, ils peuvent ramener 5 à 15 b en une journée (certains vont à l'école de nuit)... mais il y a beaucoup de jours à 0...Pas facile dans ces conditions d'acheter un peu de matériel scolaire ou une soupe...
Rencontre sur le Cerro Rico avec ces jeunes enfants qui vendent des pierres aux touristes...
Johnny vient vers moi avec sa petite caisse en bois, "piedras, piedras..." me dit-il. Oui j'ai vu, et je connais bien... car ce n'est pas la première fois que je viens aux mines et à chaque fois ce même rituel : les enfants accourent vers les touristes avec leur petite caisse en bois chargée de quelques pierres. Le temps d'expliquer pourquoi je suis là et pourquoi je ne vais pas lui en acheter, me voici entouré d'une troupe d'enfants, chacun usant d'arguments (fort pertinents d'ailleurs) pour me vendre sa pierre... de fin négociateurs à 8 ans...
Les 8 - 12 ans sont en fait ceux que l'on retrouve pour ce travail...
Heureusement Johnny fait partie des quelques rares exceptions. En fait, il suit sont grand frère vendeur qui pour la peine doit aussi le surveiller (on est en pleine montagne abrupte au milieu de 120 mines sans la moindre sécurité)...
Mais c'est sur, il sera vendeur dans quelques années, rien qu'à voir ses jeux actuels : il joue avec un marteaux, à casser des pierres devant l'entrée de la mine, que jouxte sa maison !
"Je vends les pierres pour me payer à manger avant d'aller à l'école". Il est 11h30, il n'a rien dans le ventre et a vendu pour 1,5 b aujourd'hui ; pas encore assez pour acheter une soupe... "et ce soir après l'école (18 h) je vais aider mon grand frère à charger des sacs dans la mine avant de rentrer à la maison - samedi et dimanche je l'aide plus longtemps..." me dit Guillermo.Des petits pros qui connaissent les noms des pierres en anglais... vont ainsi parcourir le "Cerro Rico" (en sandales !) à la recherche des groupes de touristes avec les agences... exposés aux poussières minérales toxique en permanence, parcourant la montagne par les chemins les plus courts (complètement abrupte - mes fesses se souviennent encore lorsque j'ai essayé de les suivre - sans plus de mal, merci)...
ils passent ainsi en général une demi journée et vont à l'école ensuite... Les plus grands vous proposent aussi de visiter "leur mine" pour quelques bolivianos comme Freddy.
"Mais ils ne savent pas bien compter" me dit un touriste... En effet, si le prix de base est d'un boliviano (0,1 euro), il n'est pas rare qu'ils cèdent leurs pierres aux touristes pour 0,5 b (honte aux touristes en passant pour ce type de négociation)... peut être simplement qu'il vaut mieux pour eux rentrer à la maison avec 0,5 b qu'avec rien du tout...Au mieux donc, ils peuvent ramener 5 à 15 b en une journée (certains vont à l'école de nuit)... mais il y a beaucoup de jours à 0...Pas facile dans ces conditions d'acheter un peu de matériel scolaire ou une soupe...
